Les bocageocrates de l'Avesnois, venus en force au salon des maires

Publié le par @vesnophis

En gare d'Aulnoye à 6h00 du mat', les édiles des alentours d'Aulnoye et Avesnes  qui se rendaient au Salon des Maires à la Porte de Versailles étaient  repérables: Bonne humeur, yeux gonflés de sommeil pour certains et le visage lumineux.  Bien que colloquant, ils ont pu entr'apercevoir Jumping Jean-Luc le député de la 24 eme circonscription du Nord qui rejoignait également la capitale.

Que croyez-vous que des élus locaux qui se rencontrent  se racontent : des histoires d'élus locaux ? La bonne humeur n'estompant pas le sérieux, on papote de la cité sous-préfecture, du SCOT et on en profite pour piquer un roupillon.
En gare de Saint-Quentin, rebelote ! Les visages épanouis et pas du tout stressés sentent bon l'édile-congressiste. Pour le métro, c 'est pas trop dur, il suffit de regarder qui est devant soi et surtout ne pas envisager comme un Axonais de passer à son hôtel en empruntant le RER. Car cette fois-ci, si cela ne fonctionne pas, ce n'est pas la faute des personnels mais d'un rail endommagé.

Les élus venus par  autocar finissent eux-aussi par débarquer  dans le bâtiment 2 du Parc des expositions. Henri Boutte comme attiré par un aimant fait une halte sur le stand de RGdF. Cela n'a rien de vraiment étonnant  puisque l'élu avesnois est dans le civil un homme de l'Energie. Il  assiste à la petite histoire de la commission Balladur et les chambardements que cela  va impliquer.

Intercom nouvelle formule

Si traditionnellement, le chef de file d'une liste gagnante aux élections municipales est le maire putatif et le second de liste le premier adjoint, la prochaine fois, ils devrait automatiquement être élus pour l'intercommunalité. C' est ce qui est improprement appelé fléchage dans la dernière mouture du texte. Les petits arrangements qui consistaient à sussurrer lors de la formation d'une liste :"Tu n'es pas adjoint, tu seras peut-être délégué mais je t'assure que tu seras conseiller communautaire", c'est déjà du passé ! Si l'on ajoute à cela qu'on fera rentrer sans doute une  dose de proportionnelle et  qu'on introduit la parité au sein du conseil communautaire, cela devient une usine à gaz.  Si plusieurs communes envoient un nombre impair d'élus, la parité ne dépendrait que du genre de la tête de liste. . .

Des élus et des acteurs administratifs locaux se sont clairement interrogés sur les mutations à  venir, et le paradoxe apparent dans une volonté de simplifier le mille-feuille  territorial (disparition de CG et des CR), la fusion in fine des communes et communautés de communes ... l'apparition de communes nouvelles qui se substitue au dispositif Marcellin,de pôles métropolitains, échelon intermédiaire entre la métropole et la communauté d'agglomération.communautés urbaines et d'agglo.

Des passes d'armes quant à une réelle définition des périmètres de compétences à tout échelon a été ressentie comme une nécessité par les ... cadres administratifs d'agglo, de CC. Il a été possible de mesurer le fossé qu'il existe parfois entre le politique et son administration. Le contrôle du premier sur le second. Un coup de chauffe quand un intervenant à rappeler que les maires étaient toujours prompts à faire passer leur projet, sans en assumer le financement qui pensent-ils sera porté par l'intercommunalité.

Pas de contrainte, de la persuasion

Des élus ruraux ont estimé que l'on faisait tout pour leur force la main afin d'intégrer une intercommunalité voire à fusionner l'intercommunalité actuelle avec une autre. Bref pour le sud Avesnois, la marche forcée vers les Pays.  Pour finir en beauté, des élus se sont interrogés sur leur propre légitimité au regard des SCOT.
Comme en écho, Alain Marleix a essayé de faire taire les inquiétudes en réaffirmant qu'il ne venait pas signer l'acte de décès de la commune :" La commune et le maire conservent leurs compétences et leurs pouvoirs actuels.Je vous confirme très clairement qu'elle conserve sa clause de compétence générale". Le sécrétaire d'Etat à l'Intérieur et aux collectivités locales a martelé :"rien ne sera imposé". Certes, on veut bien le croire mais la redéfinition voilà quelques jours de la mission des sous-préfets dans l'aménagement du territoire ne plaide pas variment dans ce sens.

La gouvernance  de grand élus a sonné.

La réforme territoriale qu'on le veuille ou non tend à professionnaliser la charge d' élu local en accélérant la concentration des pouvoirs sur un nombre infime de décideurs. C'est ce qu'à rappeler in fine devant les congressistes Alain Marleix quand il énonce : " Ce projet améliore substantiellement le statut de l'élu en étendant le droit à la formation et l'indemnité de fin de mandat, en simplifiant les condition d'attribution à l'honorariat, en améliorant le congé électif" . Il faut dire qu'il faut des nerfs solides, de la ténacité et ne pas compter ses heures quand il faut plaider pour la solidarité au sein d'un territoire, la sacro-sainte péréquation et  la fin des missions de conseils des DDE et DDA qui recentrent leur travail après un long cheminement empreint de confiance et de respect des élus locaux. Première plongée  dès le 1er janvier 2010, la seconde au 1er janvier 2011 avec la cessation des activités d'ingénierie de l'Etat qui accompagnaient les communes rurales.

Publié dans réforme territoriale

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